Nos confrères du journal Les Echos ont publié un article très intéressant concernant la situation actuelle du groupe Lapeyre, et qui donne également la parole à son nouveau directeur général, Axel Cano. Voici une synthèse des points les plus importants de cet article.
Ex-filiale de Saint-Gobain et déficitaire depuis plus d’une décennie, la société de 2 340 salariés qui fabrique, distribue, commercialise et pose fenêtres, portes, portails, sols mais aussi cuisines et salles de bains a été rachetée en 2021 par Mutares, spécialiste allemand des retournements d’entreprise. Le groupe, qui avait clôturé son exercice en 2021 avec 686 millions d’euros de CA, s’attend cette année un chiffre d’affaires de quelque 500 millions d’euros, loin des 1,17 milliard d’euros de CA atteints en 2008, bien avant son rachat, avec un parc de magasins bien plus important.
Actuellement, le groupe Lapeyre compte 123 magasins et 9 usines. André Calisti, président de Mutares France, a déclaré aux Echos : « Les licenciements ont concerné moins de 150 personnes au travers de plusieurs plans sociaux et licenciements économiques, soit 7 % des effectifs de 2021 ».
Le groupe Lapeyre s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, respectivement 70 % et 30 % de son activité. Dans un objectif de relance, Axel Cano perçoit des axes importants sur lesquels travailler.
Pour le nouveau directeur général, ancien patron de Saint-Maclou, formé chez Leroy Merlin puis Darty, il y a « trois potentiels à activer » dans la stratégie de relance de l’entreprise : augmenter le pourcentage des devis transformés parmi les devis émis (« seulement 25 % des devis que l’on émet sont transformés, et cela représente la moitié de notre chiffre d’affaires »), convertir les clients à la pose (seulement 15 % des particuliers utilisent ce service aujourd’hui) et mieux fidéliser les 40 000 artisans clients de l’enseigne.
À la conquête de nouveaux clients, l’entreprise commence à tirer profit des appels d’offres pour les grands chantiers : « Nous avons signé nos deux premiers contrats avec des promoteurs immobiliers. Nous voulons investir ce marché de 10 milliards d’euros. À terme, 20 % de notre chiffre d’affaires se réalisera avec cette activité. L’avantage c’est que nous ne sommes pas une entreprise endettée. Lapeyre dispose aujourd’hui de tous les actifs et moyens financiers nécessaires pour soutenir ses initiatives de développement commercial », précise Axel Cano.
Sur la cible des particuliers, des corners dans des grands magasins et centres commerciaux seront lancés. En septembre, le premier sera dévoilé à Paris, avec cinq vendeurs. Quant au numérique, il est jugé primordial pour capter de nouveaux clients en ligne et les faire venir en magasins, mais aussi pour améliorer la gestion des stocks et suivi de la logistique et, globalement, mieux connaître et servir la clientèle.
Mutares a déjà revendu les murs de 28 magasins et du siège social pour 93 millions d’euros. Ce processus va être poursuivi : Lapeyre est locataire des deux tiers de ses magasins et se prépare, cette année, à revendre les murs de 13 points de vente supplémentaires et de 5 usines pour un total de 90 millions d’euros.